Pourquoi dit-on: Mener une vie de bâton de chaise, pratiquer la langue de bois, parler français comme une vache espagnole.... ? Vous donnez votre langue au chat ? Pourtant, on utilise tous les jours ces expressions, sans y faire attention. Mais vous êtes- vous déjà demandé pourquoi nous les employons aujourd’hui? On va explorer les origines, parfois surprenantes et toujours passionnantes, des termes et des expressions. Vous croyez tout connaître sur la langue française ? Attendez-vous à ce qu’elle vous reserve bien des surprises.
|
|
| "L’argent n’a pas d’odeur"
|
|
| Signification - Peu importe la provenance de l’argent, l’argent reste de l’argent.
Origine Selon les historiens, nous devons cette expression à l’empereur Vespasien qui régna sur Rome de 69 à 79 après J.-C., et qui mit tout en œuvre pour faire de Rome une ville prospère. Même, instaurer un impôt sur l’urine alors utilisée pour traiter les peaux et les draps. Le peuple de même que son fils Titus en furent scandalisés. L’empereur fit alors sentir l’argent collecté à son fils qui fut forcé d’admettre que l’argent n’avait pas d’odeur !
|
|
|
|
|
| "Un cordon bleu"
|
|
| Signification - Un cuisinier remarquable.
Origine Le cordon bleu désignait au XVIe siècle la plus illustre des décorations, celle de l’ordre du Saint-Esprit, ordre institué en 1578 par Henri III afin de rallier les chefs catholiques contre les protestants. L’ordre disparu, le cordon bleu demeura la plus haute distinction réservée à l’aristocratie avant d’être utilisée par métaphore dans le sens de « le plus remarquable des ». On disait alors de l’Académie française qu’elle était « le cordon bleu des beaux esprits ».
|
|
|
|
| "Se tenir à carreau"
|
|
| Signification - Se tenir sur ses gardes
Origine L’expression nous vient du jeu de cartes. Du moins, c’est ce que laisse entendre le dicton fondé sur l‘assonance : qui se garde à carreau n’est jamais capot. Claude Duneton quant à lui émet l’hypothèse d’une origine oubliée du carreau, la flèche de l’arbalète. Tenir quelqu’un carreau, tenir quelqu’un en respect…
|
|
|
|
| "Se faire tirer l’oreille"
|
|
| Signification - Se faire prier ; faire une chose d’une manière réticente.
Origine Cette expression s’explique par la coutume romaine qui voulait que les mauvais payeurs, de même que les témoins récalcitrants d’une affaire, soient traînés par l’oreille jusqu’au tribunal. |
|
|
|
|
|
| "On n’est pas sorti de l’auberge"
|
|
| Signification - On n’en a pas fini avec les ennuis, les embûches
Origine Cette expression s’explique de deux manières. La première, la plus vraisemblable, procède du fait que le mot auberge désignait autrefois en argot le bagne, la prison. Et que pour en sortir il fallait se montrer très patient ou braver mille dangers pour s’en échapper. La seconde nous vient d’une histoire bien sombre qui s’est déroulée au début du XIXe siècle dans une petite auberge de l’Ardèche et selon laquelle les tenanciers tuaient leurs clients afin de les dépouiller. Triste fin expliquant que personne ne sortait jamais de l’auberge ! |
|
|
|
|
|
| "Ne pas avoir froid aux yeux"
|
|
| Signification - Ne pas avoir peur. Être courageux, audacieux, voire effronté.
Origine Au XVIe siècle de nombreuses locutions du genre existaient, mais toutes dans une forme affirmative : avoir froid aux pieds (être jaloux), avoir froid aux dents (avoir faim)… L’hypothèse serait donc selon Le Robert qu’une ancienne forme eut été : avoir froid aux yeux (être lâche). La forme que nous connaissons aujourd’hui est attestée depuis le XIXe siècle.
|
|
|
|
| "Parler français comme une vache espagnole."
|
|
|
| Signification - Parler français avec difficultés
Origine Les Basques espagnols auraient eu plus de difficultés à parler français que les autres. Vrai ou faux, quoi qu’il en soit, est née vers les années 1850 l’expression « parler français comme un basque espagnol », devenue plus tard, « parler français comme une vache espagnole ».
|
|
|
|
| "Filer à l’anglaise"
|
|
| Signification - Partir sans se faire remarquer.
Origine L’origine de cette expression demeure obscure. Riposte de langage, les Anglais possédant la même expression à propos de nous (« to take de French leave »); au terme argotique « anglais » pour désigner les latrines… bref, les hypothèses ne manquent pas. Seules certitudes, l’expression ne date que du début du XXe siècle et trouve son origine dans une ancienne antipathie vis-à-vis des Anglais.
|
|
|
|
| "Tuer la poule aux œufs d’or"
|
|
| Signification - À être trop avide, on risque de tout perdre.
Origine Cette expression nous vient d’une vieille fable relatée par Ésope et reprise par Jean de La Fontaine dans La poule aux œufs d’or. Un fermier possédait une poule qui chaque jour pondait un œuf d’or. Mais estimant qu’il ne s’enrichissait pas assez vite et croyant que le ventre de la poule était empli d’œufs, il la tua… Sa cupidité lui fit ainsi tout perdre !
|
|
|
|
| "Tomber dans les pommes"
|
|
| Signification - S’évanouir.
Origine Attestée depuis le XIXe siècle, cette expression n’a cependant encore jamais révélé son origine. Une hypothèse voudrait que l’écrivain Georges Sand écrivît « être dans les pommes cuites » pour illustrer un état de fatigue, d’usure. Locution qui serait à l’origine de notre expression actuelle. Une autre hypothèse laisserait penser le mot pomme est une déformation du mot se pâmer (on disait alors tomber en pâmoison ou se pâmer pour s’évanouir). |
|
|
|
|
| "Battre son plein"
|
|
| Signification - Arriver à son plus haut point d’activité, d’intensité, d’affluence…
Origine Cette expression renvoie à l’eau, lors de la marée, qui, une fois le niveau le plus haut atteint demeure quelque temps stationnaire avant de redescendre. Très proche, on trouve aussi « être dans son plein » qui fait allusion au plein de la lune. Ce qui conforterait l’idée que l’expression ne vient pas du son – bruit – plein, total.
|
|
|
|
"Être du même bord"
|
|
| Signification - Être du même côté : même opinion, même clan, même parti…
Origine Apparue au XVIIe siècle, cette expression nous vient de l’ancien sens du terme de marine bord, qui désignait le navire. Et fait allusion à l’étroite solidarité qui unissait les marins, voyageurs ou soldats embarqués afin de protéger le navire… et par la même occasion leur vie, face aux périls, tempêtes ou attaques. Embarqués dans une même galère, ils oubliaient leur rang, leur fonction première pour tous œuvrer dans un même sens. D’où l’image aujourd’hui étendue à un sens plus large.
|
|
|
|
| "S’être fourré dans une galère"
|
|
| Signification - Se retrouver au cœur de problèmes, dans une situation délicate.
Origine On envoyait jadis les prisonniers dans les galères, servir de rames. À bout de force,
ils devaient cependant continuer de ramer poussés par les coups de fouet et les injures. Pas difficile donc de faire le lien avec la situation désagréable, délicate… L’expression fut d’ailleurs reprise dans la pièce les Fourberies de Scapin de Molière. Le personnage de Géronte ne cessait de répéter : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »
|
|
|
|
"Être en nage"
|
|
| Signification - Être ruisselant de sueur.
Origine Selon Émile Littré, l’expression « être à nage ou en nage » signifiait dès le XVIe siècle, nager dans l’eau et figurément être mouillé de sueur. |
|
|
|
| "Des gens huppés"
|
|
| Signification - Des gens de haut rang, haut placés et notamment riches.
Origine Les personnes de distinction sociale élevée portaient autrefois des plumes à leur chapeau. De là est née l’image.
|
|
|
|
| "Avoir quelqu’un à ses trousses"
|
|
| Signification - Être poursuivi
Origine Le terme « trousse » désignait autrefois un haut-de-chausses (culottes en tissu) court et relevé. Il est attesté au pluriel et dans l’expression « aux trousses de quelqu’un » dès 1500 pour illustrer le fait de poursuivre quelqu’un.
|
|
|
|
"Être tiré à quatre épingles" |
|
|
|
| Signification - Être d’une élégance impeccable, être habillé avec un soin méticuleux. - Se dit d’un discours très apprêté.
Origine Cette expression qui remonterait au XVIe siècle nous renvoie au fait qu’il fallait quatre épingles pour tendre parfaitement une pièce d’étoffe, que ce soit un fichu, le corset des hommes… et être ainsi mis de bon goût. On l’employa ensuite au XVIIIe siècle pour parler d’une œuvre littéraire (discours, écrit) très apprêtée. Les deux sens nous sont parvenus. |
|
|
|
|
|
"Un bouc-émissaire" |
|
|
|
| Signification - Personne sur laquelle on fait retomber tous les torts.
Origine La Bible est le berceau de cette expression. Lors de la cérémonie de Yom Kippour (l’Expiation), un rituel voulait que le prêtre d’Israël chargeât symboliquement un bouc des pêchés du peuple juif avant de le chasser dans le désert, sous le nom d’Azazel (« l’émissaire » ou « le renvoyé »). Le terme latin fut traduit en français au XVIIe siècle avec le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, de personne à qui l’on attribue tous les malheurs. |
|
|
|
| "Une année sabbatique"
|
|
| Signification - Année de congé accordée pour la réalisation de projets personnels, une formation, etc.
Origine Cette expression nous vient du sabbat, ce repos accordé aux hommes et animaux. Tous les sept ans, un repos était également accordé à la terre qu’on laissait une année en jachère : l’année sabbatique. L’expression a été reprise pour désigner ce temps que certains employeurs accordent à leurs employés.
|
|
|
|
« Porter la culotte »
Assumer le rôle de l'homme dans un couple.
Dans tout couple digne de ce nom, l'homme porte une culotte (ou un pantalon) et la femme une jupe ou une robe. Dans ce même couple, la femme doit obéir aux ordres de son homme et satisfaire tous ses désirs (aïe, aïe, je sens que c'est en train de fulminer dans certaines chaumières...). En tous cas, il y eut des époques où il en était ainsi, comme, par exemple, à la fin du XVIIIe siècle, lors de l'apparition de cette expression. L'homme dirigeant le ménage et étant en partie vêtu d'une culotte, porter la culotte s'est donc très naturellement dit de celui qui avait l'autorité dans le couple. Mais comme il faut toujours des exceptions confirmant la règle, il y a aussi des couples où c'est la femme qui dirige, qui mène tout son monde à la baguette. Et, en réalité, c'est uniquement dans ce cas que l'expression s'emploie, lorsqu'on dit de la femme qu'elle porte la culotte ici considérée comme le symbole de l'autorité masculine au foyer.
|
|
| "Avoir le cœur sur la main"
|
|
| Signification - Être généreux, avoir bon cœur.
Origine Cette expression est née au XVIIIe siècle. Depuis la nuit des temps, le cœur est la représentation symbolique du siège des sentiments et des émotions. La main tendue vers l’autre, est quant à elle l’image même de l’entraide et de la solidarité. « Avoir le cœur sur la main » implique donc une affectivité montrée dans les gestes.
|
|
|
|
| "Une chaleur caniculaire"
|
|
| Signification - Une chaleur torride.
Origine Le terme caniculaire nous vient d’une étoile : Canicule (du latin canicula, petite chienne) aussi appelée Sirius qui entre le 22 juillet et le 22 août se lève et se couche avec le soleil, et devint donc l’étoile de la chaleur.
|
|
|
|
| "Sabler le champagne"
|
|
| Signification - Boire du champagne pour célébrer un heureux événement.
Origine A l’origine, sabler le champagne signifiait boire d’un trait, à l’image du geste prompt du fondeur lorsqu’il jette en sable (dans un moule en sable) l’objet qu’il façonne. Puis le sens a évolué vers celui que l’on connaît aujourd’hui, plus festif.
|
|
|
|
| "Mi-figue, mi-raisin"
|
|
| Signification - D’un air à la fois satisfait et mécontent ; d’un air à la fois sérieux et plaisant ; ou encore, de bonne et de mauvaise humeur, bien et mal…
Origine Les raisins et les figues étaient les seuls fruits secs pouvant être mangés durant le Carême. Particulièrement prisés, les raisins étaient beaucoup plus chers aussi soupçonne-t-on que l’expression nous vient d’une vente subreptice de figues, moins onéreuses, et mélangées aux raisins ; le tout vendu à prix fort… Aucun texte ne vient toutefois conforter cette histoire. Quoi qu'il en soit, l’expression, à l’origine « moitié figue, moitié raisin » signifiait vraisemblablement « mêlé de bon et de mauvais » puis évolua. Le « moitié » devint « mi-» et le sens s’élargit.
|
|
|
|
|
"La fin des haricots" |
|
|
|
|
Signification - La fin de tout, la pire des situations, le comble
Origine L’origine de cette expression demeure assez floue même si elle est très récente, vraisemblablement au début du XXe siècle. Il semblerait qu’elle fasse allusion aux
haricots que l‘on donnait dans les pensionnats, internats, casernes et prisons quand les provisions étaient épuisées et qu’on ne savait plus quoi donner à manger. Leur fin évoquerait donc la disette ; une situation encore pire que de manger cet aliment alors considéré comme très médiocre.
|
|
|
|
| "Une note salée"
|
|
| Signification - Une note lourde, élevée.
Origine Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette expression est très ancienne. Le terme « saler » était déjà en usage au XVIe siècle pour signifier que l’on donnait beaucoup de valeur marchande à quelque chose. Allusion au sel qui donne le piquant, relève la saveur.
|
|
|
|
|
| "C’est un vilain"
|
|
| Signification - Qui n’est pas gentil, qui ne se conduit pas bien.
Origine Un vilain désignait dans le monde médiéval, un paysan, un roturier. Mais un homme qui n’était pas noble ne pouvait donc être qu’ignoble et c’est ce sens qui l’a remporté donnant au mot vilain, le sens de vil. Aujourd’hui, le mot, nettement adouci, a rejoint le vocabulaire affectif ; il est surtout employé en parlant des enfants.
|
|
|
|
| "Faire le pont"
|
|
| Signification - Période chômée entre deux congés.
Origine L’expression apparaît sous le Second Empire et désigne un « congé que s’accorde l’employé pour joindre deux autres congés qui lui ont été accordés par ses chefs ou par le calendrier. » (Alfred Delvau, 1867).
|
|
|
|
| "Poser un lapin"
|
|
| Signification - Ne pas se présenter à un rendez-vous.
Origine Au XIXe siècle, « poser un lapin » signifiait ne pas payer les faveurs d’une femme de petite vertu ou voyager sans payer. Des étudiants inventifs auraient repris l’expression pour désigner un rendez-vous jamais abouti.
|
|
|
|
|
"Graisser la pâte" |
|
|
|
| Signification - Donner de l’argent pour obtenir quelque chose, soudoyer.
Origine Cette expression existait au XVIe siècle sous la forme : « oindre la paume » avant de devenir celle que l’on connaît encore aujourd’hui. Elle nous viendrait de l’habitude des vendeurs de jambon qui, afin de se concilier les bonnes grâces des surveillants du marché, leur glissaient un morceau de lard dans la main. |
|
|
|
Mettre la main à la pâte
C'est aider quelqu'un, "apporter de l'aide à quelqu'un".
D'où vient cette expression ? Au XIIIème siècle l'expression était "mettre la main à l'œuvre" qui signifiait "intervenir personnellement". Puis au XVème siècle, le mot pâte a été rajouté à l'expression et la signification a été légèrement changée pour devenir "faire un travail en pensant au profit que l'on peut en tirer". Plus tard, l'expression a changé de sens pour devenir "aider une personne dans un travail difficile" avec l'image de la pâte que travaille le boulanger dans une activité difficile. Aujourd'hui, l'expression s'emploie toujours et signifie aider à faire un travail plus ou moins difficile. |
Une peau de vache
C'est être méchant, hostile, "une personne méchante".
Cette expression date de la fin du XIXème siècle . D'ordinaire, la vache est connue pour être impassible sauf quand il lui arrive de faire une ruade (un coup de pattes en arrière) soudaine et brutale. " Une peau de vache " est donc une personne méchante, stricte, dure, sévère. |
En rang d'oignon
C'est être rangé sur une seule ligne, "rangés sur une seule ligne".
Au XVIème siècle, cette expression tire son origine non pas du légume mais plutôt du Baron d'Oignon à Blois qui était l'organisateur des fêtes et cérémonies sous les ordres successifs de 4 rois de France. Un de ses rôles était de placer les députés en fonction de leur rang, parfaitement alignés.
|
« Etre un ours mal léché »
Fuir la société, être grossier, mal élevé.
L'expression avec sa signification actuelle, date du XVIIIe siècle.
Au XVIIe siècle, elle désignait un homme au physique ou un comportement grossier, puisqu'il était connu à l'époque, que le bébé ours, né informe, était façonné par sa mère qui le léchait abondamment. Et l'ours étant un animal solitaire, celui qui fuit la société l'est aussi.
|
« Une tête de mule / tête de pioche »
Une personne entêtée, bornée
On sait que l'âne ou la mule sont des animaux réputés têtus, car ils n'en font qu'à leur tête, n'obéissant pas s'ils n'en ont pas envie. Dire de quelqu'un d'entêté qu'il est une tête de mule n'a donc rien d'étonnant. Cette version de l'expression est attestée à partir de 1899, mais à la fin du XVIIe siècle, on disait déjà de quelqu'un qu'il était "têtu comme une mule".
|
« Un boute-en-train »
Une personne qui excite à la joie ou amuse ceux avec lesquels elle se trouve
Certains de ceux qui connaissent bien un des sens anciens du verbe 'bouter', c'est-à-dire 'mettre' ("bouter le feu") et qui auraient l'esprit mal tourné pourraient tout de suite imaginer que notre homme est un spécialiste des parties fines dans un wagon. Mais ce serait alors faire preuve d'une imagination un peu déplacée.
Si, effectivement, 'boute' vient bien du verbe 'bouter' avec le sens de 'mettre', le "en train" n'a rien à voir avec la SNCF. En effet, au XVIIe siècle, "en train" voulait dire "en action, en mouvement" et "mettre en train", c'était "préparer à agir" ou "stimuler". À la même époque, "être en train" signifiait aussi "être dans de bonnes dispositions physiques ou psychiques". Or, n'est-ce pas le rôle du boute-en-train que de stimuler son entourage et de le rendre joyeux ?
|