В данной работе рассматривается влияние английского языка на французский, не только заимствование лексики, но и словообразующих элементов, образование калек и т.д. и т.п.
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Ministère de l’éducation de la Fédération de Russie
Les établissements d’enseignement
Le lycée municipal № 101
L’influence de l’anglais sur le français
Exposé fait par I.Gross
élève de 11ème
Sous la direction de Beten’kov D.P.
professeur de français
Barnaul 2011
Table des matières
1. Introduction
Nous vivons à l’époque de la mondialisation économique, politique, culturelle. Et comment cette réalité influence-t-elle sur la pensée d’un peuple, et conséquement sur la langue ?
D’une part le phénomène n’a rien d’original : le prestige d’un pays, la diffusion de ses valeurs culturelles, donc de sa langue ont toujours été liés à sa puissance économique. A présent c’est la puissance des Etats-Unis.
D’autre part nous sommes insuffisamment informés de l’essor de l’influence pareille sur une langue, notamment celle de l’anglais sur le français.
Telle sorte de débat se poursuit jusqu’à nos jours avec beaucoup d’ardeur. Les linguistes discutent autour du problème de l’admissibilité de tel ou tel anglicisme. Il est évident qu’il y a les emprunts indispensables de même que les emprunts superflus.
Ainsi, notre éxposé a pour but de déceler à quel point le vocabulaire français est sous l’inf-luence de l’anglais, pourquoi il s’est avéré difficile de résister à l’afflux des emprunts anglo-américains.
Donc, nous avons pour objet d’étude les emprunts du français à l’anglais c’est-à-dire non seulement les anglicismes ou bien les américanismes, mais les éléments des mots ( séman- tiques ou formels ) pris par le français à l’anglais.
C’est du fait que nos recherches portent du caractère lexicologique. Nous avons fait appel aux méthodes d’analyse linguistique.
Premièrement, tout étude commence par l’observation des faits, ce qui permet par la suite de procéder à l’analyse et de faire des généralisations. L’observation constitue l’étape empi- rique de toute recherche.
Deusièmement, c’est la méthode statistique qui permet de relever le nombre d’occurences des unités lexicales employées dans la parole selon les conditions et les buts de l’énoncé.
Parmi les autres méthodes générales nous avons fait usage de l’analyse sémique qui vise à déceler les unités minimales de significations ( composants sémantiques, traits sémantiques ).
2. Raisons et voies des emprunts
Le vocabulaire du français moderne compte un assez grand nombre d’emprunts faits aux idiomes étrangers à des époques différantes.
Chaque période du développement du français est caractérisée par le nombre et la qualité des mots empruntés, ce qui découle des conditions historiques concrètes, du caractère des relations entre le peuple français et les autres peuples. Parfois l’emprunt est dicté par la mode ou par un snobisme ridicule.
Selon L.Guilbert, un mot qui désigne un objet quelconque, même inutile au premier regard, mais « qui flatte un goȗt de nouveauté ou de prestige » [Guilbert, 1975. p.84 ] ne doit pas être nécessairement rejeté. Tel est le cas de gadget, qui au départ désignait « un objet quel- conque ( appareil, machine, installation, véhicule, etc. » [ p.93 ] ; avec le temps il a même servi à exprimer les notions abstraites de « solution ou moyen ingénieux, innovation, projet, réforme etc. dont le sérieux ou l’utilité sont contestés ».
En plus gadget a donné des formation du type N+N comme avion-gadget ( employé pour désigner le « Concorde » ) , détail-gadget, robe-gadget.
Guilbert ajoute encore box-office – «cote du succès d’un film, d’un spectacle, d’une vedette calculée d’après le montant des recettes, flipper [flipœ :r] – « mécanisme placé dans un billard électrique et qui sert à renvoyer la bille vers le haut » , kit – « ensemble d’éléments vendus prêts à monter et accompagnés d’une notice explicative », management –« ensemble de méthodes et de techniques de gestion d’une entreprise », scrable – « jeu de société qui consiste à combiner des lettres tirées au sort pour en former des mots ». On peut ajouter flash qui a donné flasher sur qn, qch – « avoir un coup de foudre pour » ; flashant – 1) « qui fait l’effet d’un flash » ; 2) « qui séduit »
L’emprunt à une autre langue est dû avant tout au prestige économique, politique ou culturel du pays où cette langue est parlée. Il en a été ainsi à des époques différentes des emprunts arabes, italiens, ou russes fait par le français. Actuellement la palme revient à l’anglais qui depuis le XIX siècle ne cesse d’exercer son influence sur le français.
Quelle est la nature des emprunts faits à l’anglais ? Il va de soi qu’on emprunte avant tout des mots et de préférence des substantifs. En ceci les anglicismes ne se distinguent point des emprunts aux autres langues.
L’itinéraire des emprunts est parfois fort compliqué. Selon que l’emprunt à une langue s’effectue immédiatement ou par l’entremise d’une autre langue, il est direct ou indirect. Les mots exotiques du vocabulaire français sont fréquemment des emprunts indirects. Ainsi pirogue est un emprunt fait à la langue des Caraïbes par l’intermédiaire de l’espagnol ; bambou a été pris au portugais qui à son tour l’a emprunté au malais ; albatros et veranda , d’origine portugaise,tornade de provenance espagnole ont été introduits en français par l’anglais ; barbecue – mot haïtien a pénétré dans le français par l’anglais.
Signalons à part certains mots qui après avoir été pris au français par d’autres langues sont revenus méconnaissables à leur bercail linquistique : tel est budget emprunté directement à l’anglais et remontant à l’ancien français bougette – « petit sac » ; tennis venu de l’anglais n’est rien autre qu’une altération de la forme française « tenez », terme de jeu de paume ; humour – pris aussi à l’anglais remonte au français humeur au sens de « penchant à la plaisanterie ».
Les emprunts faits par une langue sont parfois géographiquement limités. Ainsi en Belgique l’emprunt allemend bourgmestre est l’équivalent de « maire ». Les termes de football anglais goal, goal-keeper, back, half, shoot, shooter, hands, corner courament employés en Belgique sont plus volontier remplacés en France par les traductions françaises correspondantes : but, gardien de but, arrière, demi, tir, tirer, coup de main, coup de coin. Il arrive souvent que l’emprunt prenne dans les pays de la francophonie un sens inconnu ou inemployé par les Français. Les Canadiens francophones emploient courament char pour « automobile », les petitts chars pour « tramway », pamphlet (angl.) pour « brochure, tract, prospectus » ; en Suisse le mot fanfaron a pris le sens de « musicien, membre d’une fanfare » ; en Suisse et en Belgique auditoire est employé pour « salle de cours », alors que pour les Français c’est « l’ensemble des personnes qui écoutent » ou « l’ensemble des lecteurs » ; carrousel (ital.) qui en France signifie « variété de parade de cavaliers » a pris en Belgique et en Suisse le sens de « manège forain, chevaux de bois » ; cannibal (esp.) est pour les Français « un anthropophage » alors qu’en Belgique il reçoit encore le sens de « pain de mie grillé garni de viande crue hachée et assaisonnée ».
Parfois le mot anglais est difficilement remplaçable en raison de sa spécificité sémantique. A.Sauvageot remarque qu’un businessman n’est ni un affairiste, ni un homme d’affaire. L.Guilbert précise que le shopping évoque la visite ou l’achat dans plusieurs magasins, alors que leche-vitrine n’implique pas l’achat.
Si les emprunts dénotatifs désignant des produits, des créations étrangères ont une raison d’être, les emprunts connotatifs due au prestige de l’american way of life, ne répondent à aucune nécessité.
En règle général, c’est la langue d’un peuple qui, à une époque donnée, a acquis un grand prestige dans l’arène mondiale, une influence économique et culturelle prépondérante qui devient une féconde source d’emprunts. C’est pourquoi les emprunts présentent un grand intérêt non seulement pour le linguiste, mais aussi pour l’historien, en tant que document historique et culturel.
3. Les anglicismes: le pour et le contre
L’afflux des anglicismes, qu’ils soient de provenance britannique ou américain, depuis le XVIII siècle n’a fait que croître ce que ne cesse de susciter la réprobation des gardiens de la pureté de la langue française. Les débats autour du soi-disant envahissement du français par l’anglais datent du XIX siècle et n’ont pas de cesse jusqu’à présent.
L’emprunt abusif à l’anglo-américain a été condamné non seulement par de nombreux puristes, mais également par les Français soucieux de conserver le caractère national de leur langue. P.Guiraud se montre plus optimiste. Selon lui, les termes n’ont d’autre fonction « que de se donner un brevet d’anglicisme » ne sont pas trop dangereux. Le français s’est toujours débarassé de ces intrus. « De ces quelques milliers de mots qui flottent à la surface du lexique, la plus grande partie est destinée à disparaître, cependent qu’un petit nombre serons assimilés et francisés » [Guiraut,1971, p.120]. L.Guilbert manifeste une attitude analogue. Selon lui, « Quoi qu’en disent les alarmistes, les Français ne pratiquent pas un langage transformé en sabir français » [Guilbert,1975, p.99].
Tout en reconaisant que la pénétration des emprunts, quelle que soit leur provenance, est un processus inéluctable et nécessaire, les défensseurs du génie du français formulent des recommandations restrictives quant aux anglicismes.
Le français étant une langue romane, l’anglicisme est qualifié d’acceptable à condition d’avoir une racine de provenance latine. Ces emprunts sont nombreux et ne suscitent généralement point d’objection si leur contenu sémantique reflète quelque phénomène nouveau.
Tels sont entre autres :
Séniorité, senseur, sexsymbole, sociolinguistique, sororité, stagflation.
Toutefois il arrive aux puristes trop zélés de faire des gaffes. Un cas curieux est offert par l’anglicisme fax qui est une abréviation de téléfax et que certains voudraient remplacer par télécopie. Pourtant fax n’est historiquement rien autre que l’abréviation de fac simile. En plus il est plus simple de dire faxer qu’envoyer une télécopie.
Une autre recommandation péremptoire appliquée plus ou moins régulièrement durant toute la période de l’introduction des anglicismes est la francisation de ces emprunts qui risquent de dénaturer le français. Ainsi on propose non seulement de prononcer les mots anglais et anglo-américains à la française, mais de leur transcrire selon les normes correspondantes.
Jean Dutourd de l’Académie française s’en prend aux réformateurs de l’orthographe qui ont passé sous silence la mutilation des mots étrangers et n’ont pris en compte que les vocables de souche française :... « ils ne s’attaquèrent, hélas !, qu’à nos vieux mots vénérables : ils leur enlevèrent leurs accents circonflexes et leurs lettres prétendument inutules, comme on arrache des statues ou des macarons à une façade classique », écrit-il dans la revue « Défense de la langue française » [DLF, №182, p.2]. Et il propose de transcrire les « vocables exotiques » tels que look, cool, show, business, crash, patchwork, jackpot, feeling, roots à la manière française (louque, coule, chaud, crache, routes) et il conclut : « ...cela leur enlèverait leur magie, et personne ne voudrait plus les employer. » [там же]
Nous avons toutefois relevé quelques recommandations officielles proposées en vue de reproduire l’orthographe française :
bogue pour bug – en anglais « bestiole nuisible » et au figuré « défaut » signifiant aujourd’hui dans les deux langues « défaut d’un logiciel entraînant des anomalies de fonctionnement » ;
cébiste pour cibiste de l’abréviation C.B. – (citizen’s band) – « personne qui utilise les réseaux banalisés dans une bande de fréquence publique » ;
Cédé-ROM à côté de « disque optique compact » pour CD[sidi]-ROM, sigle anglais pour « Cpmpact Disc Read Only Memory » ;
postère pour poster – « affiche’ ;
scripte pour script dans script(-girl) .
Signalons que certaines graphies francisées proposées par des linguistes ou hommes de lettres n’apparaissent que sporadiquement et ne réussissent pas à supplanter la graphie d’origine. Tel est le cas de cocktail, prononcé en français [koktel] qui a été critiqué à plusieurs reprises, en particulier par Marcel Aymé, Raymond Queneau qui auraient voulu l’écrire coquetel ou coquetèle.
Cette reticence à la francisition de l’orthographe étrangère insolite est déplorée par beaucoup de Français dépourvus de snobisme. Voilà ce qu’écrit à ce propos Claude Duneton : « Il est difficile..., lorsqu’on est installé dans le système phonétique d’une langue donnée, de sauter à un autre système phonétique pour revenir au premier en quelque dizième de seconde. L’exercice réclame un effort déplaisant, aussi bien pour celui qui parle que pour celui qui écoute...
Mais alors quel diable empêche les Français d’écrire lideur, de l’anglais leader, chef dirigeant, préciseraient les dictionaires. Nous écrivons bien topinambour,maïs, ou tabac, sans avoir trahi deux ou trois langues indiennes.
Le diable le voici : le snobisme pusillanime et imbécile » [DLF, № 183, p.22-23].
« Que c’est charmant, mon Dieu, s’exclame J.Dutourd déjà cité, le riding-coat naturalisé en redingote, le booling green en boulingrin.... » [DLF, № 182, p.3].
4. Les vocables emprunts à l’anglais
L’influence anglaise se manifeste nettement à partir du XVII siècle. Mais c’est au cours du XVIII et XIX siècles qu’un nombre considérable de mots anglais pénétre dans le vocabulaire français. Ce fait s’explique par l’intérêt croissant des Français poue le régime parlementaire établi en Angleterre à la suite de la révolution de 1649 ; c’était aussi le résultat de l’influence de la philosophie et de la littérature anglaise.
L’anglais a enrichi le français en termes politiques : parmi les termes ayant trait au système parlementaire et àla vie politique et publique citons : vote, budget, club, bill, comité, corporation, jury, opposition (dans son sens politique), ordre du jour (d’après order of the day), parlement, session. Plus récents sont les emprunts : boycotter, interview, leader, meeting, lock-out, blackbouler, reporter, speaker, trade-union, hold-up.
Les termes anglais pénétraient dans le vocabulaire du français durant tout le XIX siécle par suite del’essor de l’industrie en Angleterre des relations commerciales animées avec la France.
On constate un afflux de termes techniques et industriels : rail, tender, tramway, tunnel, express, cargo, travelling, coaltar, pipe-line, cameraman, parking, jersey, cheviot, shampooing.
Ce mouvement ets loin de s’affaiblir ce qui peut être illustré par les emprunts récents transistor, jet, télétex, scanner, supertanker, tuner, spoule, know-how, hi-fi (haute fidélité), high-tech (technique de pointe).
Les jeux sportifs anglais se sont répandus dans les autres pays et, entre autres, en France ; l’emprunt de tel ou tel sport a amené l’emprunt des termes correspondants ; tel sont : sport, sportsman, sportswoman, tourisme, touriste, boxe, boxer, derby, football, basketball, handicap, golf, tennis, match, record, skating, waterpolo, badminton, crawl, roller, supporter (m), partenaire, hockey, starter.
L’intérêt excessif à tout ce qui vient de l’Angleterre est devenu depuis le XIX siècle une vraie anglomanie pour certaines couches sosiales ; c’est ce qui explique un grand nombre d’emprunts se rapportant à la vie journalière, par exemple : bar, bifteck, cocktail, grog, pudding, rosbif, sandwich, gin, tonic, cottage, square, stand, smoking, dandy, snob, festival, sketch, star, flirt, spleen, poster (une lettre), dancing, music-hall, clown, toast, snow-boot, short, pull-over, sweater, standing, shopping, scotch, self-service, tag, cool.
Le français compte un nombre considèrable d’américanismes qui y pénétrent à partir du XIX siécle. A l’heure actuelle le prestige de l’Amérique en raison de son essor scientifique et technologique contribue à l’afflux de termes venus d’outre-Atlantique. Ce sont, entre autres : celluloïd, cow-boy, rancho, lynch, bluff, blizzard, gangster, kidnapper, hit-parade, blue-jean, bermuda, sportwear, hot-dog, surf, squatter, yankee, teenager, tee-shirt, fast-food, pop-corn, électrocuter, bulldozer, internet, big-band, hip-hop.
Quoique la patrie du cinema soit bien la France, déjà dans les années 20 du siècle écoulé l’influence du cinéma américain en plein essor s’est répercuté sur le vocabulaire français. Parmi les emprunts nommons au hasard travelling – « mouvement de la caméra », spot , en anglais – « tache,point », clip – « petit projecteur à faisceau lumineux ».
Les termes sont nombreux. Bornons-nous à quelques-uns qui sont dans toutes les bouches : internet, site, pager, paging, cliquer, maintenance – « opération d’entretien d’un matériel, d’un logiciel », pacemaker – « stimulateur cadiaque », paracétamol, d’autres, plus spéciaux comme sémène, phonématique, sont couramment employés par les spécialistes.
5. Eléments nouveaux et calques anglaises
dans le vocabulaire du français moderne
On emprunte non seulement des mots entiers quoique ces derniers soient les plus fréquents. Les significations, les traits morphologiques et syntaxiques sont aussi empruntables. C’est ainsi que l’acception récente du verbe français réaliser « concevoir, se rendre compte » est un emprunt sémantique fait à l’anglais.
Sous l’influence de l’anglais contrôler et responsable ont reçu respectivement les sens de « dominer, maîtriser » (contrôler ses passions) et « raisonable, sérieux » (une attitude responsable). Le sens anglo-américain undesirable a déteint sur le français indésirable qui lui aussi désigne à présent une personne qu’on refuse d’accueillir dans un pays.
Une façon toute particulière d’emprunter est celle d’adopter non seulement la signification, mais aussi la « forme interne » du vocable étranger. Ce type d’emprunt est appelé « calque ». En guise d’exemple signalons franc-maçon et bas-bleu reproduisant les formations anglaise free-mason et blue-stocking ; prêt-à-porter est aussi un calque de l’anglais ; gratte-ciel correspond à l’anglo-américain sky-scraper. Les locutions marée noire, plein emploi sont calquées sur des tours anglais black tide et full employment.
After-shave – après-rasage
Background – arrière-plan
Brainstorming – remue-méninge
E-mail – Mél
Fair play – franc jeu
Fast food – prêt-à-manger
Hit parade – palmarès
Home center – maisonnerie
Il est possible d’emprunter non seulement des éléments significatifs, mais aussi des sons ou des combinaisons de sons. A l’heure actuelle on signale l’intrusion du son [ŋ] par l’intermédiaire des mots anglais en –ing , fait qui est déploré par beaucoup de linguistes : aujourd’hui l’articulation de ce son soulève encore des difficultés, son assimilation dans l’avenir pourrait porter atteinte au système phonique du français.
Par le truchement des nombreux emprunts anglais en –ing cette désinence a fini par se métamorphoser en français en devenant un véritable suffixe et comme tel il forme des néologismes français. Il est symptomatique qu’à côté du sens « action » répandu en anglais le français lui a conféré en plus la valeur de « lieu où s’effectue l’action ». Ainsi on a camping, dancing, sleeping.
L’écart sémantique peut être encore plus manifeste. Ainsi le parking français correspond au car-park ou parking-garage anglais ; footing qui signifie en anglais « position du pied » a pris en français le sens de « marche à pied hygiènique ».
Ainsi –ing est en passe de devenir un suffixe français à part entière
On a l’impression que, malgrè les protestations des défenseurs de la pureté de la langue, cette forme baroque en –ing ne trouble pas trop les Français. On peut expliquer ce phénomène par l’apparition qui date de plusieurs centenaires de cette forme dans des emprunts irremplaçables en français du fait qi’ils représentaient des réalité anglo-saxons ou anglo-américaines comme, par exemple, shilling(1656), sterling(1690), pudding(1678), lasting(1830) et smoking(1890) venu d’Amérique et vieilli aujourd’hui.
Le suffixe –er emprunté à l’anglais peut signifier l’agent, l’instrument, une machine : challenger, container, docker, mixer, reporter, supporter.
Il en est autrement du suffixe –(o)rama qui se laisse interpréter comme un torçon de panorama qui, quoique d’origine anglaise, est parfaitement assimilé.
Le XX siècle a vu naître un nombre considérable de dérivés avec ce suffixe dans la langue française.Cependant beaucoup d’entre eux ont une sphère d’emploi plus ou moins limitée. Tels sont, entre autres, fanfarorama – « fabrique d’instruments de musique » ; drapeaurama, grosjeanrama, cinérama, cyclorama, odorama – « forme de spectacle cinématographique qui outre les images et les sons transmet des sensations olfactives ».
Le préfixe non-, il semble évincer son synonyme in-. A.Sauvageot va jusqu’à déplorer le pullulement des formations négaives avec non- qui fournit à tout moment des substantifs et des adjectifs. Par exemple, un insecticide non-dangereux, six mois de non-guovernement, des problèmes non-résolus, des actions non-victorieuses. Selon Sauvageot cette multiplication de compositions en non- s’inspire de locutions anglaises [Sauvageot,1978].
6. Résumé
Nous avons constaté que les opinions des Français à l’égard de l’afflux des anglicismes sont partagées. Certaines sont une manifestation d’une panique exagérée qui se résume par le thèse « le français en danger », d’autres témoignent d’une attitude tolérante, toutefois sélective. Parmi ceux qui ne sont point rebutés par l’influence de l’anglais sur le français on peut nommer, entre autres, les linguistes M.Cohen, Cl.Désirat, T. Hordé, G.Molinié qui se rendent compte du caractère quasi inéluctable de ce mouvement compte tenu, d’une part, de la proximité de la France et de l’Angleterre, d’autre part, de l’essor technologique inédit des Etats-Unis à l’époque actuelle. Permettons-nous quelques citations à l’appui. Nous lisons chez M.Cohen : « Il est de fait que le grand développement de l’industrie moderne tant en Angleterre qu’aux Etats-Unis a entraîné l’adoption d’instruments et de méthodes avec leur noms d’où un certain nombre d’emprunts récents du français à l’anglais dont l’apparente abondance a provoqué des suscepibilités, des résistances, des campagnes tapageuses, entraînant des gens insuffisamment informés et peu réfléchis. » [Cohen,1967, p.402].
Dans leur ouvrage sur le français du XX siècle Claude Désirat et Tristan Hordé écrivent : « Depuis la fin de la Guerre mondiale, l’afflux de termes anglo-saxons n’a fait que croître. La sujétion partielle d’entreprises industrielle françaises aux groupes financiers américains, l’hégémonie politique des Etats-Unis, autorisent ce que d’aucuns appellent une invasion. Le phénomène n’a rien d’original : le prestige d’un pays, la diffusion de ses valeurs culturelles, donc de sa langue ont toujours été liés à sa puissance économique. La République française, quand elle a occupé des territoires, a imposé l’apprentissage de sa langue à une partie de la population sous sa dépendance ; beaucoup ne voyaient là que l’apport d’une culture. » [Désirat, Hordé, 1976, pp.189-190].
L’attitude ironique de G.Molinié se fait nettement sentir dans la remarque suivante : « Des réactions diverses se sont manifestées contre ce que certains ont pris pour une invasion, visant à construire un sabir nouveau, le franglais » ; des commissions étatiques se sont crées ; une loi, même, la loi Bas-Lauriol, de 1975, a été votée pour combattre, par des moyens de police linguistique, cette tendance. » [Molinié, 1991, p.52].
De toute façon il n’a pas de s’alarmer. Le prestige du français n’est pas compromis pour autant. Son rayonnement culturel ne ternira jamais. C’est d’ailleurs la langue la plus enseignée dans le monde après l’anglais.
Signalons que la majorité écrasante des emprunts appartient à la classe des substantifs, les verbes et les adjectifs sont rares.
7. Appendices
sport
box
derby
foot-ball
basket-ball
handicap
golf
tennis
match
record
skating
politique
interview
leader
meeting
reporter
speaker
-ing
camping
dancing
sleeping
parking
footing
-er
challenger
container
docker
mixer
reporter
supporter
substantifs
verbes
adjectifs
8. Ouvrages de référence
Bally Ch. Linguistique générale et linguistique française. Berne,1965.
Cohen M. Histoire d’une langue. Le français. Paris, 1967
Désirat Cl., Hordé T. La langue française au XX siècle. Paris, 1976
Guilbert L. La créativité lexicale. Paris, 1975
Guiraud P. Les mots étrangers. Paris, 1971
Molinié G. Le français moderne. Paris, 1991
Lopatnikova N.N. Lexicologie du français moderne. Москва, 2006
Рисуем пшеничное поле гуашью
Горка
За еду птицы готовы собирать мусор
Новогодняя задача на смекалку. Что подарил Дед Мороз?
Сочини стихи, Машина